Porte-drapeau de la scène électro depuis le succès planétaire de Play en 1999, Moby atterrit enfin à Nyon pour nous gratifier des nombreuses perles de son dernier album “Last Night” (2008). Ce New-Yorkais, avec ses platines, sa guitare et ses claviers a déjà prouvé au monde qu’il savait mieux que personne mêler électro mélodique et accrocheuse, rock, soul et blues dans un remarquable melting-pot enthousiasmant, entre une émotion toute cinématographique et énergie rock décoiffante. Originellement issu de la culture résolument punk-rock, cet artiste, s’il s’est quelque peu assagi, n’a rien perdu de son dynamisme et de son énergie.
Ecossaise pure souche, Amy Macdonald débarque à Paléo! Autodidacte accomplie, formée dans les bars et autres pubs de son Glasgow natal, cette jeune artiste, du haut de ses 22 ans, a su avec brio truffer son premier album “This Is The Life” (2007) de mélodies simples, accrocheuses et entraînantes. La petite Macdonald, évidemment accompagnée de sa guitare, fera donc résonner dans le Festival une pop qui flirte sans complexe avec un folk virevoltant. Précipitez-vous donc devant cette artiste étonnante et laissez-vous prendre par ses airs qui font la force de tout tube: il suffit de les entendre une fois pour ne plus les oublie
C’est à la fin des années 90 que les deux frères Dewaele ont la brillante idée de se mettre au mix en formant le duo 2manydjs. Près de dix ans après leurs débuts, ils ont réussi le tour de force de démocratiser et faire découvrir au monde un genre nouveau de l’électro: celui du bootleg, ou mash-up. Il s’agit de mélanger des extraits de titres déjà existants, si possible aux genres totalement opposés, pour en faire un tout nouveau morceau. Frais, détonants et bourrés d’énergie, les deux compères viendront donc appliquer leurs recettes électro efficaces et originales, faisant se rencontrer Beck et The Prodigy ou les Beastie Boys et Herbie Hancock dans le seul but de vous faire danser.
Rodrigo Y Gabriela, duo mexicain inventif, définit sa musique comme de la fusion. “Des harmonies et des rythmes latinos avec une structure rock”, pour être précis. Ça sonnerait un peu comme du flamenco sous speed, disons plus simplement nourri de rock, punk ou métal, mais aussi de jazz et de classique. Ces bêtes de scène, véritables virtuoses à la guitare acoustique (on les surnomme les White Stripes flamenco), ont l’habitude de scotcher le public avec une énergie brute et une vraie dose d’émotion, passant d’une reprise blues de “Stairway to Heaven” ou d’un Metallica à des morceaux beaucoup plus intemporels.
Ancien chanteur de The Hoax, exilé à Paris, cet Anglais, à la dégaine atypique, toute barbe dehors, nous fait découvrir son premier opus après des années d’expérimentations musicales, qui le verra tâter du hip-hop, de l’électro et du rock. “Stories From The Safe House”, sorti fin 2008, semble finalement marquer une escale dans le parcours de Hugh Coltman. Il y délivre un folk chatoyant, dont la richesse harmonique, appuyée par de belles sessions de cordes et de cuivres, n’a pas fini de nous émouvoir. Sa voix, feutrée à souhait, lui permet de prétendre à une place dans la crème des songwriters actuels, entre un jazzy Jamie Cullum et un poppy Jason Mraz.
Ils sont aujourd’hui considérés comme l’un des grands groupes de pop rock québécois. Karkwa a vu le jour en 1998 dans le cadre d’un concours de lycéens. Dix ans plus tard, le quintette vient de sortir son 3e opus, Volume du Vent, album abouti avec chansons neigeuses, effusions soniques et atmosphères planantes. Karkwa se dit influencé par l’œuvre de Philip Glass comme des Beatles et cultive un romantisme tortueux, des orchestrations raffinées, parfois proches de l’expérimentation. Les gars de Montréal brûlent les planches lors de sets intenses et enfiévrés, ce qui ne gâche rien.
Si la découverte des Naive New Beaters – NNBS pour les intimes –, peut de prime abord susciter le sourire (on soulignera particulièrement les tricots improbables et loufoques à souhait du chanteur), on ne peut que se réjouir de voir cette formation séduire en quelques notes un public amusé et bientôt captivé. Beats mordants, lignes de guitares aussi tranchantes que sobres et chanteur charismatique à la voix scandée sont autant d’ingrédients qui font des NNBS une tuerie électro-clash décoiffante dans une ambiance qui ne peut être que surchauffée.
La scène pop suisse est décidément une fourmilière en plein essor dans laquelle Heidi Happy – aux côtés de Sophie Hunger – fait figure de reine. Splendide Lucernoise de 28 ans, l’artiste sort en 2009 son deuxième album, “Flowers, Birds and Home”, dans lequel elle associe à merveille mélodies enchanteresses et voix cristalline. Elle y façonne une pop douce-amère, bourrée d’influences folk, électro et jazz qui slalome entre les émotions dans une trajectoire empreinte de poésie et de pureté. Et lorsque les trompettes, vibraphones, contrebasses et cuivres débonnaires se rencontrent, l’ensemble prend de la hauteur dans un relief surprenant.
Décidément, Internet permet des choses parfois inimaginables! Tim, c’est un Suisse adepte d’électro, Puma Mimi, c’est une jeune Japonaise, businesswoman le jour, chanteuse la nuit. Tim & Puma Mimi, c’est un duo improbable qui, la plupart du temps, voit les deux artistes se rejoindre sur scène grâce à une visioconférence dont le Net 2.0 a le secret! Pour le passage nyonnais du groupe, Puma Mimi nous fera l’honneur de chanter et danser en chair et en os sur les arrangements électro-pop de Tim, dans un concert aussi rare qu’original.
Il aura fallu du temps à ces cinq Lausannois avant de quitter leur cave pour enfin arpenter les scènes de Suisse et d’Allemagne. A l’écoute de “White Shape: Black Beast”, l’auditeur comprend vite: point de facile banalité chez Brutus. Les compositions oscillent entre post-rock dans les structures, math-rock dans les rythmiques syncopées et pop dans les mélodies. Les guitares, soutenues par une basse qui sait se rendre râpeuse quand il le faut et une batterie expressive, s’accordent à merveille avec la voix qui apporte un dernier zest harmonique au propos, aussi pertinent que novateur.
Italien, premier artiste blanc signé par le mythique label du pas moins mythique Bob Marley, Alborosie apparaît comme un ovni sur la planète reggae. Entre les deux îles que sont la Sicile et la Jamaïque, c’est finalement sur la caribéenne qu’il s’établit en 2001. En moins de huit ans, il va s’imposer comme l’une des valeurs sûres de la scène reggae internationale. Son titre “Kingston Town” va d’ailleurs truster le haut des charts dans de nombreux pays d’Europe. Alborosie, toutes dreadlocks dehors, repart à la conquête de la scène pour, le temps de folles soirées, inoculer en chacun le germe du reggae, ce contretemps si puissant que nul n’y résiste.
Ca vient de Jamaïque et c’est de la bonne ! Fils de Lee “Scratch” Perry, figure baroque et légendaire du reggae et du dub, Omar Perry a eu le privilège de croiser les plus grands, de Bob Marley à Max Romeo. C’est donc tout naturellement que le Jamaïcain baroudeur – il a longuement voyagé en Afrique – s’est intéressé à ces rythmiques chaloupée si communicatives. Accompagné sur scène du Homegrown Band, Omar Perry est à découvrir absolument en concert. Son charisme, couplé à un flow efficace et à une aisance scénique admirable, prouve que cet artiste n’a rien à envier à son père.
Takana Zion, que certains surnomment le “Sizzla africain”, est en passe de s’imposer comme l’une des grandes révélations reggae de ces dernières années. Bercé au rythmes de Peter Tosh depuis sa plus tendre enfance, le jeune guinéen peut déjà se targuer d’avoir travaillé avec les plus grands, parmi lesquels Tiken Jah Fakoly, qu’il a rencontré au Mali. Habile compositeur, Takana Zion aime à faire se rencontrer en musique des touches roots, dancehall ou niyalbinghi, qui procurent au genre un souffle véritablement nouveau. Paléo sera l’occasion pour cette artiste d’une première visite sur sol helvétique. De la Guinée à la Suisse, il n’y a qu’un pas!
La Pulqueria est né en 2002 du côté de Valence, Espagne. Clin d’œil appuyé à "pulque" qui veut dire tequila en mexicain. Le son de ces excités du bocal est un cocktail explosif de ska, hard-rock, punk et de musiques traditionnelles mexicaines. Au menu des trompettes mariachi, des ambiances ranchera, une touche de tex-mex que viennent ravigoter riffs acérés et batterie au taquet. Les Espagnols sont en train de tout dévaster sur leur passage à coup de concerts déjantés à 200 à l’heure et d’hystérie collective. Pogo, skank et tequila au programme, parce que ces gars-là ne font pas semblant.
Originaire du nord de l’Inde, élevée à Toronto, et aujourd’hui New-yorkaise, Kiran Ahluwalia a le voyage dans le sang, et cela se ressent dans sa musique. Soucieuse de faire partager son amour pour les musiques et la culture de son Penjab natal, elle adapte le Ghazal (chansons d’amour punjabi) aux oreilles occidentales et s’applique à y intégrer des influences diverses. Ainsi, elle fait monter sur scène un accordéoniste portugais adepte du fado et un bassiste bluesy pour un mélange des genres des plus réjouissants qui met à l’honneur une pop nord-indienne plurielle et renouvelée.
Magnifique fresque vivante et colorée, qui voit jusqu’à 18 artistes se côtoyer sur scène, La Route Des Fils Du Vent est un spectacle où se mêlent les différentes traditions musicales gitanes et tsiganes dans de spectaculaires danses, chants et musiques. De la mystérieuse Inde des Maharadjas à la splendide Andalousie du Flamenco, en passant par la Roumanie, ce spectacle retrace le long parcours des gitans à travers le monde. Les influences et les traditions se retrouvent et se mélangent dans une atmosphère magique et envoûtante faite de musiciens, chanteurs, fakirs, rythmes flamencos et violons tsiganes virtuoses.
A l’instar des Fun Da Mental, Asian Dub Foundation et autres Panjabi MC, Achanak, né dans le giron du label Nachural Records, est un autre de ces collectifs de fusion très en vogue concoctant une musique fortement inspirée de l’industrie bhangra, mixée à des beats électro et métissée de grooves hip-hop. Depuis un passage très remarqué au Womex en 2002, ils ont joué partout dans le monde, enthousiasmant le public par leurs compositions électriques intenses et un sens du live assez phénoménal. “Mano Mundo” avec ces percussions jouissives est du genre terriblement dansant! Découverte.
