Les textes sacrés concernant Ganesh
Si ces ouvrages principaux, et de volume considérable, sont entièrement dédiés à Ganesh, il ne faut pas imaginer que le Dieu à tête d'éléphant serait absent des autres Ecritures sacrées. Il s'en faut de beaucoup, ne serait-ce que pour la relation des circonstances de Sa naissance. Ainsi, et sans entrer dans des détails qui seraient forcément fastidieux :
Dans le Bhagavat Purâna, c'est Ganesh qui incite Vishnu à s'incarner en Kurma (la Tortue) pour venir au secours de la Terre.
Dans le Shiva Purâna, les Dieux couronnent Ganesh et le nomment "Seigneur des gana"
Dans le Varâhapurâna, Ganesh est à la fois le maître des gana et des vinâyaka, et c'est pourquoi il reçoit de Shiva le nom de Vinâyaka. On note d'ailleurs que deux ouvrages, datés du début de notre ère, ont déjà pour but de décrire les rituels nocturnes par lesquels on délivre les gens possédés par les Vinâyaka
Par contre, dans le Matsya Purâna, c'est Brahmâ qui donne à Ganesh son nom Vinâyaka
Dans le Vâmana Purâna, Shiva met au service de Ganesh, les Mères (Mâtrika) ainsi que les terribles esprits des morts (bhûta)
Dans le Linga Purâna, c'est Ganesh qui crée Lui-même les Créateurs d'Obstacles, les Vighnagana.
Ganesh est clairement absent de l'épopée du Râmâyana, mais on trouve le culte de Ganesh dans celle du Mahâbhârata. On connaît d'alleurs bien cette légende qui fait de Ganesh le scribe qui, sous la dictée du Rishi Vyâsa, rédige la grande Epopée (photo). Le Mahâbhârata rapporte par ailleurs plusieurs des noms de Ganesh : Ganapati, Gajanana, Vighnesa, Heramba, etc. tous bien connus de nos jours. Or on considère généralement que le Mahâbhârata daterait des environs du début de notre ère. Preuve, s'il en est besoin, que les contemporains n'ignoraient rien depuis longtemps sans doute, de cette divinité du nom de Ganesh.
Les quatre Incarnations de Ganesh
Le Kridakhanda du Ganesh Purâna décrit les quatre Incarnations (avatâra) de Ganesh au cours des quatre différents yugas. Ce ne sont pas les mêmes Incarnations que les huit décrites dans le Mudgala Purâna :

- Mahotkata Vinâyaka a dix bras et Il est de couleur rouge. Selon les sources, sa monture (vâhana) est soit un éléphant, soit un lion. Il fut le fils de Kashyapa et d'Aditi au cours du Krita Yuga, d'où son autre nom de Kâshyapa. Il détruisit les frères démons Narântaka et Devântaka ainsi que le démon Dhumraksha
- Mayûreshvara a six bras et Il est de couleur blanche. Sa monture est le paon. Il naquit de Shiva et Pârvatî au cours du Treta Yuga. Cette Incarnation eut pour but de tuer le démon Sindhu. C'est à la fin de cette Incarnation qu'il fit don de son paon à son jeune frère Skanda, à qui le paon est généralement associé
- Gajânana a quatre bras et il est rouge. Sa monture est une souris. Il naquit de Shiva et Pârvatî au cours du Dvapara Yuga. Il eut pour but de de tuer le démon Sindûra qui tient son nom de sa couleur rouge-rosé (Sindoor est le vermillon). C'est aussi au cours de cette Incarnation que Ganesh déclama la Ganesha Gita au Roi Varenya
- Dhûmraketu est de couleur grise, comme la cendre ou la fumée (dhûmra). Il a deux ou quatre bras et un cheval bleu comme monture. Il viendra seulement vers la fin du Kali Yuga. Durant cette Incarnation, de nombreux démons seront exterminés. On peut voir un parallèle avec la dixième et dernière Incarnation de Vishnu, Kalki, qui viendra à la fin des temps, monté sur un cheval blanc.
Textes en Devanagârî
Les versions disponibles sur le Web, assez nombreuses en langue anglaise, ne fournissent, paraît-il selon l'encyclopédie WIKIPEDIA, pas de garantie de sérieux. On donne ici en annexe une traduction de la Ganapati Upanishad, à partir du livre "Ganapati" de R.L. Kashyap, Ed. Saksi, 2005.

Sur un site dédié au Maître de Yoga que fut Maharishi Mahesh Yogi, sanskrit.safire.com, figurent de nombreux textes sacrés en écriture Devanagârî ou en Devanagârî avec translittération. Nous en donnons ici deux exemples :
- La Ganapati Atharvashirsha Upanishad, ou Ganapati Upanishad
- La Ganapati Upanishad, avec translittération en caractères latins et signes diacritiques
Les cultes de Ganesh
Ce chapitre se propose de présenter quelques aspects du culte de Ganesh. Dans une première partie, on abordera le culte exotérique, c'est à dire populaire et quotidien. Dans une seconde partie, seront données quelques indications sur les cultes ésotériques.

Une description détaillée, avec les mantraprescrits lors des différentes phases du rite se trouve dans l'annexe, la pûjâ de Ganesh. Il s'agit d'une traduction d'un ouvrage de base sur Ganesh : Loving Ganesha.
Ganesh est présent dans le culte rendu aux cinq grandes divinités (Pañchâyatanapûja) : Ganesh, Sûrya, Durgâ, Vishnu, Shiva, mais les fidèles de Ganesh lui rendent tout particulièrement tribut.
Vishnu est le Maître d'Akasha, l'éther
Sûrya, le Soleil est le Maître de Vayu, l'air
Shakti (Durgâ), la Déesse, préside à l'énergie du feu (Agni)
Ganesh représente l'Eau (Apas), l'énergie de l'accomplissement; il est le Maître de Varuna, dieu des eaux. C'est pourquoi, à la fin de la fête de la Ganesha Chathurti, les statues d'argile de Ganesh doivent retourner dans les eaux pour y être dissoutes.
et Shiva est le Maître de la Terre; on le représente par le Lingam de pierre.
Ganesh est vénéré chaque jour. Les cinq offrandes rituelles,représentant en fait les cinq éléments que sont l'éther, l'air, le feu, l'eau et la terre, sont :
la pâte de santal rouge
des fleurs
de l'encens,
la lumière prodiguée par la flamme du camphre,
de la nourriture,
Les rites varient sans doute d'une région à l'autre de l'Inde; leur codification précise est très complexe.
Diverses invocations
Les invocations adressées à Ganesh sont extrèmement nombreuses. Il s'agit en premier lieu de Ses multiples noms, psalmodiés en litanies de 100 ou 1000 versets.
Il peut s'agir aussi de prières sous des formes diverses : stotrastava (hymne de glorification), stuti (prière) ou encore bhajan (chant dévotionnel). On remarquera que les différences de signification entre ces trois termes, également employés, ne sont pas fondamentales. Il existe encore d'autres formes d'invocations : la chalisa (prière de 40 versets), l'ârti (rite de la lumière, pratiquée à la fin d'une puja), etc.
Pour ne pas surcharger ce chapitre, on a reporté en annexe, les documents détaillés.
Consulter le chapitre des Invocations à Ganesh
Les cultes ésotériques
Originellement, c'est à Shankarâchârya que l'on doit, au 9 ème siècle, la formulation des six branches (Shanmata) principales de l'hindouisme. La branche des fidèles de Ganesh, qui considèrent ce dieu comme la Divinité Suprême, est désignée sous le nom de Gânapatya. Bien entendu, ces différentes branches étaient orthodoxes, c'est à dire conformes aux préceptes du Veda.
Les Gânapatya incluaient les autres dieux dans leurs rituels. C'est ainsi que, pour eux, le corps mystique de Ganesh est composé de son nombril (Brahmâ), de son visage (Vishnu), de ses yeux (Rudra); son côté droit est Sûrya, son côté gauche est Shakti. Il est le son OM, il est le Seigneur des cinq éléments.
Les Gânapatya se sont scindés, au fil du temps, en six sous-branches, se distinguant par des rituels adressés à des formes différentes de Ganesh. Les trois premières suivent les préceptes védiques : ce sont les Navanîtaganâpatya, les Suvarnaganâpatya, les Santânaganâpatya.
Les trois autres branches sont ésotériques et adorent Ganesh sous les formes suivantes : Mahâ Ganapati, le Grand Ganapati de couleur rouge à dix bras, avec la Déesse assise sur son genou gauche. Mahâ Ganapati est la forme ésotérique de Ganesh la plus souvent représentée
Haridrâ Ganapati à quatre bras et trois yeux, de la couleur jaune du curcuma
Ucchista Ganapati, assis en lotus, de couleur rouge; il enlace la Déesse Nîlâ Sarasvatî, de couleur bleue et entièrement nue. Les sectateurs de cette branche suivent des pratiques (dites de la main gauche), tout à fait spéciales, interdites par les autres branches.